# Quoi ?
Dans la conception urbaine classique, on retrouve généralement le duo de choc « maîtrise d’ouvrage » (porteur du projet) et « maîtrise d’œuvre » (concepteur et fabricant du projet).
Jusqu’à une période récente, les destinataires du projet final (l’utilisateur final, l’habitant, le riverain, le commerçant…) étaient souvent oubliés ou essentiellement sollicités pour donner leur avis sur le projet terminé.
La Loi MOP (1985) fait naître le concept de « maîtrise d’usage », moyen de donner une place active et décisive aux usagers en postulant que la pratique génère un savoir.
Dit autrement, le fait de se positionner « en bout de chaîne » d’une action par l’usage d’un objet ou d’un service, ne justifie plus d’être exclu des processus d’élaboration en amont, de cet objet ou de ce service, de quelque nature qu’ils soient, bien au contraire.
# Pourquoi ?
L’objectif est désormais de permettre la meilleure appropriation possible de leur lieu de vie par les usagers, d’orienter la conception des bâtiments et espaces de vie sur la qualité d’usage mais aussi de favoriser les relations pérennes entre experts techniques et utilisateurs dans les opérations liées au cadre de vie bâti.
Les usagers, consultés et écoutés, deviennent parties prenantes dans les projets liés au bâti ou à l’aménagement dès la conception et l’évaluation des produits et services.
Les solutions issues de ces consultations doivent permettre de favoriser le « Vivre ensemble » en répondant aux différents besoins et attentes des parties prenantes du projet et en dépassant leurs éventuels conflits d’intérêt.
Au final, l’assistance à maîtrise d’usage cherche à concilier durablement « confort, sobriété énergétique et qualité de vie ».
# Comment ?
De la même façon que pour une investigation sur un média, un dispositif éditorial, une campagne ou une évolution de positionnement, les parties prenantes vont être sollicitées et écoutées, de façon attentive et bienveillante.
Il va s’agir de déterminer à terme quels sont pour elles, les moyens pour :
> Faire bien :
Quels sont les attributs et la qualité minimale à apporter dans l’offre, les prestations, les équipements, les relations entre parties prenantes pour favoriser leur appropriation du projet ?
> Faire mieux :
Quels sont les éléments qu’elles aimeraient voir s’améliorer, en lien avec des progrès ou évolutions repérés dans leur environnement personnel ou professionnel, dans les services publics ou sociaux ou tout simplement en tant que consommateurs ?
> Faire autrement :
Mettre en évidence les innovations et initiatives, globales ou de détail, qui feraient qu’elles se sentiraient vraiment écoutées et leurs attentes et besoins pris en compte.
L’écoute est une nouvelle fois au cœur du process d’investigation…
Différents outils tel que le Design Thinking pourront être mis en œuvre : dans ce cas, une fois l’objet de l’investigation défini, les étapes d’idéation, prototypage, tests, implémentation seront déroulées.
Pour conclure, il est important d’avoir à l’esprit que la maîtrise d’usage est un processus itératif qui peut nécessiter plusieurs cycles pour atteindre une solution optimale. De plus, la collaboration avec les utilisateurs est essentielle tout au long du processus pour s’assurer que la solution développée répond à leurs besoins et attentes.
Ecoutons-nous !
Si vous souhaitez échanger sur ce passionnant sujet :
Une adresse : corinne@ecoute-et-conseil.fr
Un numéro : 06 62 45 00 99
Source :
Livre Blanc de l’AMU / Remettre l’humain au cœur du cadre de vie bâti (2020)