“S’il est librement choisi, tout métier devient source de joies particulières, en tant qu’il permet de tirer profit de penchants affectifs et d’énergies instinctives.”
(Sigmund Freud)
Deux ans de contexte sanitaire complexe ont eu des conséquences sociétales inéluctables.
L’une d’elles est la réorganisation du rapport au travail avec une tendance de fond : travailler « autrement », aussi bien à distance grâce à la généralisation du télétravail que dans d’autres domaines d’activité.
En début d’année, Onepoint a cherché à en savoir plus…
Des scenarii prospectifs imaginés par une vingtaine d’experts (économistes, sociologues du travail, prospectivistes, experts académiques et juridiques, etc.) autour de la question « comment travaillera-t-on en 2035 ? » ont été soumis par Kantar à 2.000 Français (dont 1.212 actifs).
En voici quelques enseignements :
# un réel désir de mobilité
En 2022, un actif sur deux a déjà entrepris ou pense à une reconversion et pour 93 % des Français, les actifs changeront de nombreuses fois de métier au cours de leur carrière dans les années à venir en France.
Près de 20 % des actifs 25-34 ans souhaitent franchir le pas maintenant, faisant écho au phénomène de « Grande démission » observable aux États-Unis.
# l’avènement de la multi-activité
A ce jour, 8 % des actifs français exercent au moins deux activités rémunérées de façon concomitante.
Alors que le salariat unique a longtemps été valorisé, la « multi-activité », fait de « cumuler plusieurs casquettes professionnelles » et de « jongler quotidiennement entre elles », séduit de plus en plus de Français. Les ¾ des personnes interrogées pensent d’ailleurs qu’elle sera en augmentation dans les 10 ans à venir.
Le scénario prospectif estime qu’en 2035, « un collaborateur combinera en moyenne 2,3 activités différentes chaque jour, avec des statuts multiples ».
Cette évolution se fait déjà sentir à travers la hausse sensible du nombre de travailleurs indépendants actifs en France – ils seraient aujourd’hui un million et pourraient être 1,5 million en 2030.
Actuellement, la moyenne d’âge des indépendants « actifs administrativement » s’établit à 45 ans, soit cinq ans de plus que l’âge moyen des salariés.
# le renforcement de la formation continue
Environ 37 % des Français se forment régulièrement en suivant des formations au moins une fois par an.
L’avènement de l’apprentissage à distance pendant la crise du Covid-19 a fait « gagner 10 ans de développement au secteur » et pas moins de 9 Français sur 10 estiment qu’ils se formeront davantage à l’avenir.
Le concept anglo-saxon « d’apprentissage dans le flux du travail » (learning in the flow of work) fait, en effet son chemin. Il est né de la conviction que les entreprises qui ne seraient pas en mesure d’investir dans la formation de leurs collaborateurs, sont vouées à disparaître.
# de nouveaux métiers à inventer
85% des futurs métiers de 2035 n’existeraient pas encore et selon les calculs du cabinet, un nouveau métier sera créé pour trois métiers concernés ou substitués par des systèmes automatisés.
60% des métiers seront impactés par le développement de l’intelligence artificielle et de la robotique, non pas supprimés mais « augmentés ».
42 % des sondés affirmant qu’ils constatent déjà des changements dans la pratique de leur métier dus au développement des nouvelles technologies.
Pour autant, l’étude projette que 55 % de l’activité professionnelle de 2035 se basera sur des compétences humaines, restées inégalées par la machine.
68% des jeunes de 18 à 24 ans interrogés se disent convaincus que le « savoir-être » de l’être humain gardera l’ascendant sur le « savoir-faire » de la machine.
Ce rapport se conclue par une note positive de Mathieu Fouquet, DRH chez one point :
« On va assister à la naissance de nouveaux métiers, 607.000 selon l’étude. Des métiers autour de la cybersécurité, de l’éthique et forcément de l’intelligence artificielle. Si ces projections se confirment, nos adolescents pourraient donc devenir de supers entrepreneurs, pluriactifs, libres et épanouis. »
Source :
Future of work Kantar Public onepoint
Etude réalisée courant janvier 2022 auprès de 2.000 Français dont 1.212 actifs