« Une morale nue apporte de l’ennui ;
le conte fait passer le précepte avec lui. »
(Jean de La Fontaine)
En cette période post conte de Noël, il m’a paru intéressant de revenir sur cette notion, souvent galvaudée et parfois décriée du Storytelling.
Cette « communication narrative », est, à en croire E-marketing, la technique consistant à « communiquer par l’intermédiaire d’une histoire ou de plusieurs histoires emblématiques de la marque, pour capter l’attention des cibles et créer une connexion émotionnelle avec la marque ». A première vue, cela paraît à la portée de tous…
Or c’est surtout très réducteur.
Des échanges récurrents avec un spécialiste, François Lamé, m’ont fait prendre conscience que ce n’était pas si simple…
- Tout d’abord, avant de raconter (action), il convient d’écouter… longuement, avec attention.
Cette phase initiale de « storylistening » est indispensable pour s’approprier les univers des audiences, leurs représentations, leurs croyances, leurs émotions…
En pratique, cette étape est souvent bâclée, voire complètement occultée. Les institutions, les organisations, les marques prennent régulièrement la parole en premier pour « affirmer leurs positions », quitte à se lancer dans des process d’écoute light a posteriori. Un peu illusoire d’imaginer ensuite embarquer tout le monde dans une histoire commune…
- Or c’est cette compréhension fine et précise de vos cibles qui va permettre d’imaginer un récit ou d’orchestrer un plan d’action (ligne éditoriale, ton, évènements, prises de parole…), susceptible de générer des conversations et de l’engagement…
Souvenez-vous… vous qui, comme moi, racontez ou avez raconté des histoires à des enfants, vous connaissez bien leur attention extrême aux détails, d’autant plus soutenue que vous faites allusion à des éléments de leur univers…
- Un des enseignements de ces échanges est aussi qu’au-delà du récit, il est indispensable de respecter une cohérence et un alignement entre l’idée initiale, le récit et les actions associées. Ce qui sous-entend, plus globalement, de construire une stratégie marketing narrative structurée : vos actions et vos prises de parole, grâce à ces schémas narratifs, devront être porteurs de vos différences pour donner du sens, de la cohérence, influencer et transformer !
Je laisserai à Camille Gillet le soin de conclure :
Le Storytelling, c’est…
- L’art de faire passer l’anodin pour l’extraordinaire. L’insignifiant pour du grandiose. La simplicité pour la perfection.
- Être storyteller, c’est être magicien : capter l’attention des gens pour que l’impossible devienne possible.
Mais mais, au fait… Bonne année à tous ! et rendez-vous le 13 février prochain.